Une histoire régionale

Les eaux de sources et les eaux minérales naturelles sont des marqueurs culturels forts des territoires où elles sont nées. Chacune a une histoire avec la ville ou la région qui les voit jaillir. Parfois teinté de légende, ce récit n’en est pas moins un élément patrimonial précieux.

Thonon

Déjà appréciée par les Romains qui en avaient découvert les bienfaits, l’eau minérale naturelle Thonon était autrefois baptisée Eau de la Versoie.

Plus tard, au 16ème siècle, Saint-François de Sales, prédicateur de Thonon, en fit état dans ses écrits et en recommanda les vertus.

En 1852, par don de Mlle Joséphine Antoinette de Lort, la ville de Thonon devint propriétaire de la Source de la Versoie. Sept ans plus tard, en 1859, le Syndicat de la ville de Thonon fit faire les premières analyses de l’eau. Par un décret du 22 juin 1864, la source fut déclarée d’Intérêt Public. L’année 1882 vit les premiers travaux de captage en même temps que la construction du 1er établissement thermal.

En 1890, elle fut reconnue source de Santé Publique par l’Académie de Médecine. Thonon se fait connaître par le thermalisme qui fait la réputation de la ville de Thonon-les Bains dès la Belle Époque.

À partir de 1963, date à laquelle elle reçoit son label d’eau minérale naturelle, sa réputation se développe fortement : l’eau minérale naturelle Thonon devient l’une des plus jeunes eaux minérales naturelles françaises.

Châteldon

Châteldon se fit connaître à la cour des rois à Versailles pour ses vertus digestives. « Châteldon, la Favorite du Roi ». On raconte que Châteldon, sous Louis XIV était transportée en bonbonnes depuis l’Auvergne jusqu’à la table du Roi à Versailles. Fagon, Médecin de le Cour, l’aurait recommandée au Roi pour ses vertus médicinales.

Sous Louis XV, le docteur Desbrest, Conseiller du Roi en fit l’éloge : « Les eaux de Châteldon vous soulageront souvent, vous guériront quelquefois et vous consoleront toujours ». Ce ne sont plus seulement les bienfaits légendaires de cette eau royale qui expliquent son prestige mais sa grande pureté, la délicatesse de ses bulles et la saveur de son goût unique. Mais l’histoire ne s’arrête pas là puisqu’elle orne aujourd’hui encore les tables des plus grands restaurants pour une dégustation des plus raffinées.

Eaux de Vals

Cette eau historique, servie à la cour des rois de France, est parmi les plus anciennes sources exploitées de France. La légende raconte qu’en 1602, un jeune pêcheur prénommé Martin découvrit, alors qu’il longeait la rivière, un bouillonnement particulier sur l’une des rives. Fatigué, il s’arrêta et but l’eau de la source qui se révélait à lui et il s’en trouva bien. C’est ainsi que furent révélées les Eaux de Vals dont les bienfaits attirèrent un nombre croissant de buveurs et même des gens de cour comme La marquise de Sévigné dont les lettres vantant ses mérites consacrent la vogue des Eaux de Vals qui furent très vite expédiées à la Cour de Versailles.

Te vai arii – Eau Royale

Au temps du roi Pomare, dans le district de Papa’oa, existait une source que beaucoup convoitaient pour son eau fraîche et transparente « Ah ! Quelle belle source Vai’oa’oa source de roche bercée par un léger vent qui descend du mont Herai ». Cette source se trouve dans un tout petit vallon entouré d’arbres fruitiers, de plantes vertes et parfumé par les fleurs de pua.

Les oiseaux étaient en harmonie avec les sons que faisaient les cailloux et l’eau de cette source. Seules la reine Pomare IV et sa fille avaient le droit de se baigner à Vai’oa’oa, source royale et lieu sacré, et elles étaient toujours accompagnées de femmes. Le son des coquillages et des tambours précédait la venue du cortège et en même temps prévenait la population du passage de la famille royale.

La reine avait pour habitude de chanter avant de prendre son bain à la source. Pendant ce temps, les femmes avaient des rôles précis : une partie tapait dans les mains, certaines confectionnaient des couronnes de fleurs et d’autres dansaient sur le rythme du pata’uta’u.

Le chant avait pour paroles :

« Eau de joie à Papa’oa Par toi je suis devenue belle, Tu es la source de mon corps, lorsque je me baigne Eau transparente Qui est mon miroir, Eau qui pétille de la roche, Que mes yeux voient ta source Eau de Papa’oa, je suis là ».

Plusieurs noms ont été attribués à cette source, certains l’appellent « Te vai arii », d’autres « Le bain de la reine » et enfin « Eau Royale ».