Non. Une fois cette assertion péremptoire assenée, prenons le temps de la démonstration car il s’agit de deux produits totalement différents.
Des eaux pures par nature
L’eau de source et l’eau minérale naturelle sont des eaux issues de sources naturelles profondes et préservées de toutes formes de pollution. Elles ne subissent aucun traitement de désinfection et doivent être obligatoirement conditionnées et scellées sur place pour assurer la sécurité sanitaire et préserver toutes leurs qualités naturelles. Leur origine et leur composition sont garanties et figurent sur l’étiquette. Du fait de leur stabilité de composition en minéraux dans le temps, les eaux minérales naturelles sont les seules à pouvoir revendiquer des bienfaits sur la santé reconnus par l’Académie de Médecine.
La pureté originelle dont se prévalent nos eaux est définie par une réglementation très stricte aux seuils très exigeants. Cette norme est parfaitement respectée par 100% des eaux embouteillées comme le prouvent les analyses officielles conduites par les Agences Régionales de Santé et même celles publiées par des associations de consommateurs.
La filière des eaux embouteillées a également fait réaliser des analyses très pointues sur les polluants émergents par le Laboratoire de l’unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Bordeaux. Les quantités recherchées sont infimes, de l’ordre du nano-gramme par litre (1 nanogramme est égal à 0,001 microgramme (μg) soit 0,000000001 g). Les résultats sont sans appel :
- Aucune trace de médicaments sur 100% des analyses réalisées ;
- Aucune trace d’hormones sur 100% des analyses réalisées ;
- Aucune trace de phtalates sur 100% des analyses réalisées ;
- 100% des échantillons sont conformes en ce qui concerne les pesticides.
Cela confirme la très grande qualité des eaux minérales et des eaux de sources, préservées par leur situation géologique et par les mesures de protection environnementale efficaces mises en place depuis des décennies par les exploitants.
Enfin, les eaux de sources et minérales naturelles sont des eaux de terroirs. Elles sont les symboles culturels des régions où elles sont nées, des fleurons qui participent à la réputation de leur territoire. Leur exploitation par les sourciers et les minéraliers participent à la préservation de la biodiversité locale par les actions de protection qu’ils mettent en place sur l’impluvium de la source (espace étalé sur plusieurs hectares où la pluie s’infiltre dans le sol pour rejoindre la nappe souterraine).
Une eau traitée et rendue potable
A contrario, l’eau du robinet est une eau usinée. Captée dans des nappes peu profondes ou dans des eaux de surfaces (lacs, rivières, fleuves), elle ne bénéficie pas de la protection naturelle des différentes couches géologiques et est chargée en polluant divers (pesticides, médicaments, hormones…). C’est pour cette raison qu’elle doit être traitée pour être rendue potable. Les traitements dont elle fait l’objet sont plus ou moins importants selon le degré de pollution de l’eau brute et peuvent aller jusqu’à l’osmose inverse ou la nanofiltration. Elle est enfin chlorée, dans des proportions situées entre 0,3 et 0,5 mg/l, avant d’être envoyée dans le réseau public.
Cette chloration de l’eau peut soulever certaines questions. Une étude publiée dans Environmental Health indique que les trihalométhanes (principaux sous-produits de chloration présents dans l’eau du robinet) seraient responsables d’environ 5% des cas de cancer de la vessie observés dans l’Union Européenne.
Malgré cette désinfection intense, des traces de pesticides peuvent être retrouvées dans l’eau du robinet. À ce propos, des seuils réglementaires très exigeants de présence autorisée de pesticides dans l’eau sont fixés par l’ANSES, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation (0,5 μg/l pour l’eau du robinet).
Malgré cela, l’eau du robinet bénéficie d’une tolérance exceptionnelle puisqu’elle peut être distribuée à la population si ce seuil n’est pas dépassé pendant plus de 30 jours. Les eaux embouteillées, quant à elle, doivent être à 100% conformes sous peine d’être immédiatement interdites à la vente.
En France en 2019, 91,9% des Français ont bénéficié d’une eau du robinet conforme en permanence en matière de pesticides. Ce n’est donc pas le cas pour 8,1 % des Français (soit 5,4 millions de personnes) qui ont eu une eau du robinet non-conforme, dont 4,6% pendant plus de 30 jours.
Sources
Générations futures, rapport 2020 « Des pesticides perturbateurs endocriniens, cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques dans l’eau du robinet en France en 2019 »
Ministère de la Santé, rapport 2019 « La qualité du robinet en France »